Séance nous immerge, en premier lieu, dans l'appartement turinois mythique que l'architecte Carlo Mollino mit huit années à concevoir (1960-1968). Tout au long d'un cérémonial sophistiqué orchestré par l'artiste et mis en place par Fulvio Ferrari, le locataire de la Casa Mollino, nous assistons à la rencontre virtuelle entre la psychologue Albania Tomassini et l'esprit de l'architecte décédé en 1972.
L'intérieur extraordinaire de la maison se dévoile lentement : son atmosphère unique faite de papiers peints peuplés d'animaux, de mobilier précieux et de nappes brodées ; les sons de la pluie et du fleuve le Pô, coulant à ses pieds, accentuant l'univers étrange et mystérieux de cette rencontre.
La conversation qui s'engage au cours d'un diner unique entre deux hôtes, l'un visible, l'autre invisible, porte sur le monde mystérieux de la beauté, la passion pour les femmes de l'architecte, célèbre pour ses polaroïds sulfureux. Les questions de la création, de son but, de ses joies et de la mort s'entrecroisent dans cette maison où l'architecte n'a jamais habité mais qu'il a conçue comme la « Maison du Repos du Guerrier », la mimesis d'une pyramide, un lieu propice pour passer du royaume des vivants à celui des morts.