Hyperlinks or It Didn't Happen
Cécile B. Evans
Cinémathèque Robert-Lynen, Paris
Mardi 12 mai 2015
Hyperlinks or It Didn't Happen, 2014. Vidéo HD, 22'30. Courtesy de l'artiste
Hyperlinks or It Didn't Happen adopte la logique opérationnelle utilisée sur le World Wide Web afin de suivre les vies d'un groupe d'êtres immatériels, chacun étant introduit par la modélisation 3D ratée d'un célèbre acteur récemment disparu. La pop star holographique Yowane Haku est l'un d'entre eux dansant avec une méduse sur Eyes Without a Face de Billy Idol. Il y a aussi une femme invisible qui vit sur une plage avec son compagnon. Elle est invisible non pas parce qu'elle serait dotée de pouvoirs surnaturels, mais parce que les gens ne la voient pas, peut-être représentant ainsi une invisibilité (souvent féminine) d'une force de travail digitale. Faisant partie intégrante de cette force de travail le personnage AGNES est l'entité digitale créée par Cécile B. Evans « habitant » actuellement le site internet des Serpentine Galleries. Chacun, ici, est donc déterminé par ses propres conditions de visibilité ainsi que par ses possibilités d'émergence (ou de ré-émergence) à l'intérieur et au dehors de la machine. HOIDH est construit comme une plateforme intelligente sous la forme de collages et de renvois d'images qui intègrent voire absorbent figures et identités. Les liens dans cette narration sont hyper au sens où ils opèrent de manière horizontale, continuellement, sans fin. Le spectateur a l'impression « que cela pourrait continuer pour toujours » : même l'intégration dans la vidéo d'un spot publicitaire (avec Yowane Haku) pour Softness, une huile de beauté créée par l'artiste bientôt en vente dans le monde réel !
Née en 1983 (États-Unis), Cécile B. Evans vit et travaille à Londres et Berlin. Lauréate du Frieze Art Fair's Emdash Award en 2012 et du Push Your Art Award en 2013, ses œuvres ont été récemment présentées dans les institutions suivantes : Fridericianum, Kassel ; Kuntsmuseum, Bergen ; Exit Art, New York ; Grimmuseum, Berlin ; Kunstverein, Munich. Son projet digital AGNES est actuellement visible sur le site Internet des Serpentine Galleries.